ÉDITORIAL

Une transition en Haïti, pourquoi faire?

Ce concept qui est devenu, pendant plusieurs décennies, un mot courant dans le lexique politique haïtien, continue à susciter le débat. La transition est définie comme étant un stade intermédiaire, la manière de passer d’un état à un autre. Mais, aujourd’hui, de qu’elle transition parle t-on? Une transition qui restera dans son vrai contexte?

J’ai entendu un membre actif de l’opposition haïtienne qui parle de transition de rupture. Est-il nécessaire d’analyser le mot rupture? Je crois que nombre de mes lecteurs sont en mesure de comprendre que la rupture est une sorte de divorce fracassant dans une relation, si l’on considère cela sous un angle de rapport entre amoureux. Mais, on est pas là. La rupture dont il est question dans ce texte a un lien direct entre la mauvaise et la bonne façon de faire.

Dans une analyse profonde de la conjoncture actuelle, mettre ces deux mots en combinaison,Transition et rupture, Ça nous pousse à faire un grand voyage pour citer le philosophe allemand, Arthur Schopenhauer, dans son ouvrage;”L’art d’avoir toujours raison”, on a vite compris le sens du stragème numéro 1 qui parle de l’extension. Il s’agit de reprendre la thèse en l’élargissant hors de ses limites naturelles et en lui donnant un sens aussi général et large que possible conduisant jusqu’à son exagération.

Tout Ceci fait que le concept “transition” a perdu toute sa saveur en raison des mauvaises pratiques affichées par ceux qui étaient aux commandes dans des périodes transitoires en Haïti. Ces moments qui devraient être considérés comme un procéssus véritable de divorce avec la mauvaise gouvernance ne l’ont jamais été. Voilà pourquoi le gros du peuple a la peur au ventre en écoutant des personnes qui, pour la plupart, étaient des bénéficiaires directs ou indirects des transitions politiques sur le plan personnel et qui en ce moment précis parlent encore de la transition. Cet état de fait semble arrangé les hommes au pouvoir issus des élections que certains considèrent comme des sélections et qui, malgrés leur manque vision de la géstion de la chose publique, leur incompétence et leur incapacité, continuent de creuser un trou extrêmement profond pour enterrer le peuple haïtien en le faisant croire que la transition est une très mauvaise chose parce qu’ils veulent tout simplement maintenir le statut-quo.

La transion est-elle une mauvaise chose en elle même? Pourquoi le concept transition de rupture? Oui en vérité ça me gène d’ en parler. Haïti a trop longtemps besoin d’une transition avec ou sans une équipe validée après le résultat d’un scrutin. Élargir le concept “transition” en y ajoutant le mot rupture est la preuve palpable de l’échec des opposants actuels au régime PHTK dans la bataille de l’opinion.

Une transition dans le vrai sens du terme, sans avoir besoin de faire cette extension linguistique, devrait apporter, un tout petit peu, un ouffre de soulagement au peuple haïtien. La fin du mandat constitutionnel du président, Jovenel Moïse, le 7 février 2021, selon le vœu de l’article 134-2, sans avoir réalisé aucune élection, doit servir de prétexte aux haïtiens de bonne conscience d’offrir à Haïti une transition digne de ce nom pour jetter, désormais, les bases d’une société juste et équitable. Vive Haïti!

 

 

Rosny Petit, juriste, journaliste, étudiant en master, Analyse du discours politique, citoyen engagé

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Lovelie Stanley NUMA

Lovelie Stanley NUMA, Journaliste Écologique et PDG Impulse WebMedias. Coordonnatrice Générale de l'association dénommée "Collectif des Journalistes Haïtiens Engagés pour l'Environnement (CoJHEE). La voix des sans-voix. Le journalisme utile c'est ma passion. Je travaille également pour des médias internationaux.